Dans « The Economist » du 9 décembre 2006, j’ai lu un très intéressent dossier sur l' »ethical shopping ».
L' »ethical shopping », c’est le fait de consommer pour le bien des plus démunis, le bien de l’environnement, etc.

Tout d’abord une observation de plus en plus évidente : les gens culpabilisent de plus en plus de vivre bien et de ne rien faire contre la pauvreté dans le monde ou le réchauffement climatique. Ils ont donc besoin d’agir, et le font par l’intermédiaire de leurs achats. Ainsi le commerce équitable, les produits bio ou l’achat de produits de proximité sont des moyens de consommer tout en se préoccupant d’autrui.

Seulement voilà, ce mode consommation altruiste aurait des effets pervers. L’article site trois types de consommation et confronte les avis des « pour » et des « contre »

Les produits bio

L’agriculture biologique regroupe toute agriculture faite sans engrais artificielle. Ceux qui consomment de tels produits pensent donc ainsi préserver l’environnement, empêcher la pollution des nappes phréatiques, etc. Ce que l’article met en avant est que l’agriculteur biologique ne peut pas avoir la même rentabilité de production qu’un agriculteur non bio. (c’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles les produits bio sont deux fois plus chers). Du coup, si nous imaginons un jour une agriculture uniquement bio, soit la nourriture deviendra un produit de luxe. Soit il faudra beaucoup plus de surface pour produire autant : bye bye la forêt amazonienne !

Manger bio, ne serait-donc pas si écolo que ça ! Par contre, mettre en place une politique de limitations des engrais, de gestion des nappes phréatiques, etc serait à la fois très écolo, très efficace et pourrait même baisser le prix des fruits et légumes (donc faire baisser l’obésité, et réduire le trou de la sécu !)

Le commerce équitable

Le commerce équitable consiste à acheter un produit un peu plus cher, « du café par exemple », en ayant l’assurance qu’un bon pourcentage de ce prix sera reversé au pauvre agriculteur qui le produit.
D’après les économistes, cela est une fausse solution. Ce qu’ils disent, c’est que la baisse des prix est un signal de surproduction qui doit se traduire par un changement d’activité. Or, le commerce équitable bloque ce signal et favorise une surproduction encore plus grande.

D’autre part, il existe des associations, telles FLO, qui labélisent les pauvres agriculteurs pour être sûr que le commerce équitable profite aux plus démunis. Mais d’autres associations, telle Rainforest Alliance« , dénoncent ce système : la certification commerce équitable irait à des coopératives agricoles et passerait donc à côté de la majorité des fermes de plantation.
De plus, le système de commerce équitable, nuit à l’amélioration de la qualité des produits puisque l’agriculteur est sûr d’empocher un minimum. La Rainforest Alliance forme les agriculteurs pour qu’ils sachent améliorer leur produit ou en changer si besoin est… Pas de prix minimum assuré, mais un contrôle de sa production.

La consommation de proximité

C’est un mode de consommation assez récent, l’idée est d’aller acheter directement chez le producteur de manière à ce que ce dernier tire un plus grand profit de sa production à la place des supermarchés.

Là aussi, l’idée est faussement bonne car pas écolo du tout ! Les calculs montrent en effet que la pollution engendrée par les véhicule allant d’un domicile à un supermarché est plus importante que celle engendrée par le camion qui transporte la nourriture du producteur au supermarché. Faire des kilomètres en plus pour aller acheter chez l’agriculteur sera d’autant plus néfaste pour l’environnement.

En Angleterre, par exemple, il est plus écologique d’acheter du mouton Néo-Zélandais que Britannique. Tout simplement parce que les techniques d’élevage sont moins dépensières en énergie en Nouvelle-Zélande qu’en Grande-Bretagne et ce malgré le carburant de l’avion transportant la marchandise.

Conclusion

La conclusion de l’article est qu’un charriot de supermarché ne remplacera jamais une urne ! En effet, le seul et unique moyen d’agir contre la pauvreté dans le monde, le réchauffement climatique ou la pollution est de voter.

En cette année électorale, aller donc voter du mieux que vous pourrez ! et Arrêtez de culpabiliser : nous sommes tous écolos, personne ne veut laisser une Terre lamentable à ses arrières-petits enfants et c’est pourquoi nous trions nos déchets, nous prenons des douches et pas des bains, nous éteignons la veilleuse de la télévision, nous donnons aux resto du coeur et parfois même nous faisons du bénévolat. Mais honnêtement, ce qui serait vraiment utile serait que les entreprises gèrent mieux leur consommation en énergie, que la gestion de l’eau, des forêts, des stocks de poissons et j’en passe, soit faite de manière un peu plus élaborée et réfléchie.

Nous avons la capacité de changer les choses, et cela passera par les urnes !

Oui, je sais ce que vous allez me dire, nos dirigeants sont tous des C… il n’y a personne pour qui voter et patati et patata. Si vous n’êtes pas content de la manière dont vous êtes représentés, engagez-vous en politique et militez, faites vous élire pourquoi pas.