Au mois de mai dernier, j’en étais arrivée à nouveau au point où je me refusais catégoriquement de monter dans un avion (je me souviens d’un Birmingham-Toulouse en train qui m’a pris 12h alors que j’en aurais eu pour 2h en avion !)

Avant de prendre la décision de ne plus jamais voyager par ce moyen de transport, je décidais de casser ma tirelire [1] et tenter une dernière chose : le stage anti-stress d’Air France.

Premier contact par e-mail, on me redirige tout de suite vers le coach anti-stress du stage. Je ne peux pas le rencontrer personnellement car j’habite loin, pas de problème, on prend un rendez-vous téléphonique.

Entretien individuel

Ce premier rendez-vous est très utile, il permet de faire un premier diagnostique. Dans mon cas, par exemple, il se trouve que j’ai le vertige, impossible de me trouver sur un balcon ! Par conséquent ma peur de l’avion pourrait venir d’un disfonctionement physiologique, auquel cas j’aurais mieux fait d’aller voir un ORL pour faire de la ré-éducation.
Mais à la fois ce vertige dont je souffre peut signifier aussi que je suis « terrienne ». En fait, les stressés de l’avion sont de plusieurs types : ceux qui ont été traumatisés, ceux qui ont besoin de tout controler… et ceux qui ne se sentent bien que sur terre. Evidemment on peut faire parti de plusieurs groupes, moi je suis définitivement une terrienne mais je suis très anxieuse, j’ai été légèrement traumatisée et j’aime bien avoir le controle.

Le stage

Le stage en lui même se déroule à Orly dans les locaux d’Air France. C’est une journée intensive où on ne s’arrête même pas pour le repas (on mange un plateau repas) ! Nous étions 4 stagiaires. Tous avec des profils très différents. Il y avait celle qui avait peur que les ailes de l’avion ne se brisent, le voyageur de commerce qui fait 3 fois le tour de l’Afrique par mois et le père de famille qui ne voulait pas traumatiser ses enfants.

La journée commence par une petite réflexion sur ce qu’est le stress. Puis on nous explique le rôle de chacun des membres de l’équipage. Ainsi les hôtesses ne sont pas là que pour faire joli, elles ont une formation qui leur permettent de nous soigner, de gérer les conflits, etc.

Personnellement cela m’a beaucoup rassuré. En effet, l’une des angoisse dont je souffre est celle de faire une crise de panique. Aujourd’hui je vais tout de suite parler aux hotesses, elles gardent un oeil sur moi pendant le vol et viennent me rassurer si nécessaire.

Ensuite, un pilote d’avion vient faire un cours théorique sur « pourquoi et comment vole un avion ». Je vous rassure, c’est très accessible. Là encore ça m’a beaucoup rassuré car j’ai appris, par exemple qu’un avion été capable de planer sur 200km, or c’est exactement la distance dont il a besoin pour atterrir. Donc, quand à la fin du vol, j’entend moins le bruit des moteurs, ça ne veut pas dire qu’il y a une panne, et même si c’en était une il n’y aurait aucun risque (jusque là j’avais l’image des Tex Avery où le personnage principal marche dans le vide et tout un coup s’en rend compte et c’est alors qu’il chute à la verticale !)

Il nous explique aussi la démarche des pilotes lors des différentes phases du vol. En fait, les pilotes se préparent systématiquement au pire scénario possible, même si dans l’extrême majorité des cas ils suivent un scénario tout à fait normal.
Il nous parle aussi des turbulences, des orages, de la grêle et d’autres situations dont nous n’avions même pas idée mais qui sont prévues et très bien gérées.

La dernière partie du stage, c’est le simulateur de vol. Je n’étais pas rassurée du tout à l’idée de monter dans ce truc là. Et bien, au final, je l’ai même piloté ! Nous avons fait face à des incendies moteurs, à un décolage dans le brouillard, face à une falaise et à des méga turbulences. Ce dernier point est très intéressant : Nous volions avec un vent de côté de 60km/h, ça tanguait et ça cognait pas mal ! Le pilote à alors ouvert un hublot qui nous a permis de voir l’environnement du simulateur. Nous nous sommes alors rendu compte que nous avions la sensation que le simulateur faisait des sauts de 300m mais qu’en fait il ne bougeait que de 5 ou 6cm. On ne peut pas s’en rendre compte en vol car dans le ciel il n’y a pas de point de référence.

L’après stage

Après le stage, il est recomandé de prendre l’avion mais de préférence pour un trajet dont nous avons réellement besoin.

Si on choisit de voler avec Air-France alors on peut prévenir l’équipage par avance et il parait qu’on est chouchouté (ça j’ai encore jamais essayé !).

Si on a besoin de rediscuter on peut appeler le coach anti-stress quand on veut sans limite de temps. C’est quelqu’un de très bien qui sait vous mettre en confiance et qui ne vous regardera jamais de travers à cause de votre peur. C’est idiot, mais quand je dis que j’ai peur en avion, beaucoup de gens me regardent comme si je faisais un caprice ou comme si j’étais folle. Cela fait beaucoup de bien d’aller dans un centre où vous prend au sérieux et on trouve les moyens pour vous guerrir.


[1] Ca coute un peu plus de 500 euros, mais les frais peuvent être pris en charge par votre entreprise.