Le labo pour lequel j’étais retenue à l’oral est situé à Toulouse.

Le séminaire

Premier hic, avant l’oral, ils me demandent de venir faire un séminaire au laboratoire en me prévenant 2 jours à l’avance !!! Sympa, heureusement que j’en avais un tout prêt ! Bon sinon ce genre de séminaire est destiné à ce faire connaître des gens du laboratoire. Non seulement il faut faire une présentation nickelle pour montrer à quel point vous êtes adaptés au profil recherché, mais ensuite il faut réussir à voir le maximum de personnes pour pouvoir discuter de votre projet de recherche…

L’oral

L’étape d’après c’est l’oral devant une commission de spécialistes. J’ai bien cherché, mais je n’ai trouvé nul part selon quelles règles cette commission est formée. Ce que j’avais cru comprendre, c’est que le choix du candidat était laissée à un commission regroupant des membres spécialistes du domaine mais indépendant du laboratoire. Ils peuvent ainsi avoir un avis objectif et recruté un candidat sur son excellence. Le laboratoire d’accueil peut avoir des représentants dans cette commission et surtout il peut dire quel est son candidat préféré, mais en aucun cas il ne peut être majoritaire.

C’est beau quand c’est dit comme ça, hein ?

m’

Dans le cas de ce labo, je savais qu’il y avait « un candidat local » c’est à dire quelqu’un qui travail déjà là-bas avec un contrat durée déterminée. Oui mais moi je connaissais le type et je savais que

- je suis meilleure que lui (plus de publications)

- mon profil correspondait mieux à ce qui était demandé.

Je me disais donc, qu’en réussissant à convaincre les membres de la commission externes au laboratoire, j’avais toutes mes chances. Les gens du labo d’accueil m’avaient clairement dit que j’avais moins de chances que le local, mais que j’avais quand même des chances…

Et c’est là que je pousse mon gigantesque coup de gueule : je suis arrivée et la commission de spécialistes s’étaient scindée en 3 de manière à pouvoir évaluer les candidats sur les 3 postes ouverts dans ce laboratoire. Et « ma » commission était composé à moitié de membres du laboratoire. Autant dire qu’ils allaient soutenir leur protégé et que je n’avais aucune chance dès le départ.

Conclusion

On m’a fait venir 2 fois de Birmingham, à mes frais, pour m’auditionner alors que les jeux étaient fait d’avance. Ils n’ont même pas eu la descence de m’envoyer un mail pour me donner le résultat, ni même de répondre à celui que je leur avais écrit !!!!

Ce qu’il faut comprendre est qu’ils sont obligés de faire venir plusieurs candidats pour justifier le terme « concours », oui mais on était plus que 2 à passer cette audition et ils pourraient au moins réduire les auditionnés au minimum car ça coûte cher tout ces voyages !

Si j’avais été recalée par une commission objective, j’aurai dit que c’est la règle du jeu. Mais devant cette mascarade je me sens particulièrement outrée.

Mais finalement, je n’en veux pas particulièrement aux toulousains, mais à ce système qui est complètement odieux.

Si les labos veulent protéger les candidats locaux, alors très bien, parfait, mais que cela soit dit clairement. Si la politique de la Recherche est d’empêcher le recrutement de candidat local, alors il faut changer les règles de ce concours. Mais là, il y a un truc de vraiment odieux.

Personnellement je pense que c’est bien pour les laboratoires d’avoir formé leur propres candidats. Mais je trouve bien aussi que les gens aillent voir un peu ailleurs, ça permet d’amener une nouvelle culture, de nouvelles techniques…

A mon avis

L’idée pourrait être d’interdire de recruter un candidat qui est déjà dans le labo. Ca inciterait les labos à faire revenir leur petits protégés de l’étranger, ça empêcherait les recrutements complètement locaux, ça favoriserait la diversité.

Et puis, après plus d’un an passé au Royaume Uni, je ne comprend pas cette frénésie du poste permanent. Ici, la plupart des chercheurs, passent par des contrats de 5ans, avant de trouver un poste permanent. Alors oui, c’est sûr, je vous entends parler de précarité et tout et tout. Mais à la fois, cela permettrait aux jeunes chercheurs, de rester suffisamment longtemps dans un labo pour avoir de beaux résultats. 5ans, ça permet aussi de commencer à s’établir personnellement. Ca laisse le temps de se renouveler. Pour certains ça laisserait aussi le temps de faire des découvertes suffisamment applicatives pour qu’ils puissent monter leur start-up… La création d’entreprise par les jeunes chercheurs pourraient être tout à fait encouragé par l’Etat…

Bref, aux prochaines élections : VOTEZ POUR MOI 😀

Mais ça, c’est pas pour demain !